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domingo, 3 de febrero de 2019

Ĉiam reaperas la lingvo-problemoj...







https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/07/10/les-deux-bouts-de-la-langue-par-michel-onfray_1386278_3232.html
Les deux bouts de la langue, par Michel Onfray

Au commencement était Babel, chacun connaît l'histoire : les hommes parlent une seule et même langue, dite "adamique", celle du premier d'entre eux.

Par Michel Onfray Publié le 10 juillet 2010 à 12h58 - Mis à jour le 13 juillet 2010 à 10h34- LE MONDE.

Au commencement était Babel, chacun connaît l'histoire : les hommes parlent une seule et même langue, dite "adamique", celle du premier d'entre eux. Puis ils se proposent de construire une immense tour destinée à pénétrer les cieux. Pareille architecture suppose que les hommes habitant le même élément que Dieu en deviendraient de facto les égaux. Cette volonté prométhéenne agit comme une autre formule du péché originel car, goûter du fruit de l'arbre de la connaissance, c'est savoir tout sur chaque chose, autrement dit, une fois encore, égaler Dieu. Il y eut une sanction pour le geste d'Eve, personne n'a oublié... De même pour celui des constructeurs de Babel : la confusion des langues.

Dieu qui est amour, rappelons-le pour qui aurait la fâcheuse tendance à l'oublier, descend sur Terre pour constater de visu l'arrogance de ces hommes. "Il dit : "Voilà qu'à eux tous ils sont un seul peuple et ont un seul langage ; s'ils ont fait cela pour leur début, rien désormais pour eux ne sera irréalisable de tout ce qu'ils décideront de faire. Allons ! Descendons et là, brouillons leur langage, de sorte qu'ils n'entendent plus le langage les uns des autres." Et Yahvé les dispersa, de là, à la surface de toute la Terre, et ils cessèrent de bâtir la ville" (Gen. 11, 6-7) - où comment semer la discorde...

Dès lors, il y eut des langues, certes, mais surtout l'incompréhension parmi les hommes. De sorte que la multiplicité des idiomes constitue moins une richesse qu'une pauvreté ontologique et politique. On se mit alors à parler local, ce que d'aucuns célèbrent aujourd'hui comme le fin du fin. Je songe aux "nationalistes", plus justement nommés "indépendantistes régionaux", qui font de la langue un instrument identitaire, un outil de fermeture sur soi, une machine de guerre anti-universelle, autrement dit un dispositif tribal.

Précisons que le politiquement correct passe souvent sous silence cette information qu'il n'existe pas une langue corse, une langue bretonne, mais des dialectes corses ou bretons, chacun correspondant à une étroite zone géographique déterminée par le pas d'un homme avant l'invention du moteur. Le mythe d'une langue corse ou d'un unique parler breton singe paradoxalement le jacobinisme honni, car lesdites langues régionales sont compartimentées en groupe de dialectes - j'eus des amis corses qui, le vin aidant, oubliaient un instant leur religion et leur catéchisme nationaliste pour avouer qu'un berger du cap corse ne parlait pas la même langue que son compagnon du cap Pertusato ! Babel, Babel...

La langue régionale exclut l'étranger, qui est pourtant sa parentèle républicaine. Elle fonctionne en cheval de Troie de la xénophobie, autrement dit, puisqu'il faut préciser les choses, de la haine de l'étranger, de celui qui n'est pas "né natif" comme on dit. Or, comme une espèce animale, une langue obéit à des besoins relatifs à une configuration temporelle et géographique ; quand ces besoins disparaissent, la langue meurt. Vouloir faire vivre une langue morte sans le biotope linguistique qui la justifie est une entreprise thanatophilique. Son équivalent en zoologie consisterait à vouloir réintroduire le dinosaure dans le quartier de la Défense et le ptérodactyle à Saint-Germain-des-Prés...

A l'autre bout de la langue de fermeture, locale, étroite, xénophobe, il existe une langue d'ouverture, globale, vaste, cosmopolite, universelle : l'espéranto. Elle est la création de Ludwik Zamenhof, un juif de Bialystok, une ville alors située en Russie (en Pologne aujourd'hui). Dans cette cité où la communauté juive côtoyait celle des Polonais, des Allemands et des Biélorusses, les occasions de ne pas se comprendre étaient nombreuses. En ces temps, déjà, Dieu pouvait jouir de son forfait. Fin 1870-début 1880, l'espéranto se propose donc le retour au Babel d'avant la colère divine.

A l'heure où le mythe d'une langue adamique semble prendre la forme d'un anglais d'aéroport parlé par des millions d'individus, on comprend que la langue de Shakespeare mutilée, amputée, défigurée, massacrée, dévitalisée, puisse triompher de la sorte puisqu'on lui demande d'être la langue du commerce à tous les sens du terme. Vérité de La Palice, elle est langue dominante parce que langue de la civilisation dominante. Parler l'anglais, même mal, c'est parler la langue de l'Empire. Le biotope de l'anglais a pour nom le dollar.

Mais cette langue agit aussi comme un régionalisme planétaire : elle est également fermeture et convention pour un même monde étroit, celui des affaires, du business, des flux marchands d'hommes, de choses et de biens. Voilà pour quelle raison l'espéranto est une utopie concrète à égalité avec le projet de paix perpétuelle de l'abbé de Saint-Pierre, autant d'idées de la raison dont le biotope n'est pas "l'avoir" mais "l'être" - plus particulièrement "l'être ensemble" sans perspective d'échanges autres que de biens immatériels.

L'espéranto propose d'habiter une langue universelle, cosmopolite, globale qui se construit sur l'ouverture, l'accueil, l'élargissement ; elle veut la fin de la malédiction de la confusion des langues et l'avènement d'un idiome susceptible de combler le fossé de l'incompréhension entre les peuples ; elle propose une géographie conceptuelle concrète comme antithèse à la religion du territoire ; elle parie sur l'être comme généalogie de son ontologie et non sur l'avoir ; elle est le voeu d'une nouvelle Grèce de Périclès pour l'humanité entière - car était grec quiconque parlait grec : on habitait la langue plus qu'un territoire - ; elle est la volonté prométhéenne athée non pas d'égaler les dieux, mais de faire sans eux, de quoi prouver que les hommes font l'histoire - et non l'inverse.


Philosophe, Michel Onfray

a fondé en 2002 l'Université populaire de Caen. Il est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages, dont "Le Crépuscule d'une idole. L'affabulation freudienne" (Grasset, 600 p., 22 €).

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sábado, 29 de julio de 2017

Kiel eniris Esperanto en Korea universitato.


https://en.wikipedia.org/wiki/Hankuk_University_of_Foreign_Studies --ILEI SUKCESIS KE ESPERANTO ENIRU EN TIU ĈI UNIVERSITARO EN SEŬLO, OKAZE DE LA Uko...

La Tago de la Lernado en la UKo-Seula kaj universitata simposio pir Esperanto.

Tiu evento tradicie okazas en mardo dum UK kaj la organizado estas en la
manoj de ILEI, pli precize de la Komisiito de ILEI pri aktivecoj kadre de
UK Marija Belosevic el Kroatio. Tre lerte shi arigis diversajn prelegantojn
por tiu tuta tago kaj la tuto estis prezentita de Duncan Charters el Usono.
La ĉeestantoj povis unue malkovri la instrusistemon de Suda Koreio
aŭskultante Sinjoron Hong, lernejestro. Interesa estas la fakto, ke ĝis
1970 ĉiuj lernantoj devis studi la ĉinajn ideogramojn. Post tiu dato tiu
studado estas libervola. Sekvis prezento de la agadoj dum la JARO DE LA
LERNANTO arigitaj de la prezidanto de ILEI Mireille Grosjean. Duncan C
harters kaj Probal Dasgupta tre trafe iris al la temo « Edukado al
respektoplena turismo » kaj skuis la publikon per ĝenaj demandoj nepre
alfrontindaj. Marija Belosevic el Kroatio kaj Karine Arakeljan el Armenio
prezentis la kulturajn trezorojn de sia lando.

Iom pli for de la temo prelegis Huang Yingbao « Trezoro » pri la
Esperanto-versio de la UNESKO-kuriero. Raael Zerbetto el Brazilo, talenta
vojaĝanto kaj aktivulo, priskribis la fuŝajn dirojn pri Esperanto kaj la
adekvatajn eblajn reagojn. Anna Striganova raportis pri instruado de EO en
la universitato RUDN en Moskvo. Katalin KOvats raportis pri « Ekparolu ».
Aŭrora Bute prezentis la atingojn de internacia simpozio en Timisoara,
Rumanio. Plie kontribuis Leif Nordenstorm kaj François Lo Jacomo. Do entute
riĉa programo por abunda publiko.

*Simpozio HUFS-ILEI ĵaŭde 27-an de julio*

Dum la preparlaboroj por la 50-a ILEI-kongreso en Busano ekis kontaktoj kun
la universitato HUFS por lanĉi simpozion. La temo difiniĝis jene :
« Instruado de Esperanto, nuna situacio kaj evoluo en la tuta mondo ». Pro
la elektita temo HUFS turnis sin al ILEI, la instanco pri instruado de
Esperanto. La korea sekciestro Sinjoro Park « Nema » kontaktis diversajn
eblajn prelegontojn kaj naskiĝis bela programo por miksita publiko. Ĉiu
preleganto liveris sian tekston, tradukado al la korea estis farita kaj ĉiu
partoprenanto ricevis la prelegaron libroforme okaze de la komenco. Do ia
interpretado ne endis, la koreaj gestudentoj povis legi la korelingvan
tekston en la libro.

La publiko povis aŭskulti Mireille Grosjean el Svislando, Tosihiro Yamasita
el Japanio, Markus Gabor el Hungario, Ronald Glossop el Usono, Xiaofeng
Gong el Ĉinio, Ruben Fernandez Asension el Katalunio, Dimitri Ŝevĉenko el
Rusio, Maria Butan el Rumanio, Dalia Pileckiene el Litovio, kaj Katalin
Kovats el Nederlando.

*Konkludo de la simpozio HUFS-ILEI*

Konkludo farita de Mireille Grosjean

Dankoj iru al HUFS, al Korea Esperanto Asocio KEA kaj ghis prezidanto Lee,
al Nema, kiu chion preparis kaj interpretis dum la simpozio.

Tiu simpozio donis la okazon al koreaj studentoj auskulti fakulojn el plej
diversaj landoj, bani en internacia etoso. Ni kutimas al tio. Koreoj povis
gustumi la etoson.

Audante la historian skizon pri la evoluo de la instruado de EO en Chinio,
Rumanio, Hungario, Rusio, Litovio, ni povas konstati la influon de la
politika evoluo sur la instruado de nia lingvo en la koncerna lando. Kiel
tio okazos en la futuro ? Neniu scias. Mi nur volas mencii Mario Pei,
usonan lingviston, kiu respondas al la demando : chu ne estas risko, ke EO
dialektighu kiel la latina dialektighis kaj formis la francan, italan,
hispanan, portugalan kaj rumanan ? Li respondas jene : en la nuntempo pro
la teknikaj iloj por komuniki, tia evoluo ne eblas, risko dialektighi ne
ekzistas, char esperantistoj daure interkomunikas mondskale. Do la situacio
estas komplete nova.

Jen la chefaj atingoj de tiu simpozio :

· Efika kunlaboro inter HUFS, KEA kaj ILEI

· Altnivelaj prelegoj

· Miksita publiko, esperantistoj kun ne esperantistoj.

· La gvidantoj de la universitato HUFS povis konstati la uzadon de
EO, la efikecon de EO, la tutmondecon de EO. La prezidanto de HUFS esprimis
sian intencon vastigi la aperon de EO en HUFS. Jam planoj, projektoj, estas
skizitaj.

· Venis pushoj, sugestoj, skuoj. ILEI bonvenigas tion. Estus bele, ke
tiuj instigoj konkretighu : iu povas verki artikolon por IPR, iu povas
transpreni taskon, iu povas kandidatighi por farighi estrarano de ILEI.

Mireille Grosjean - Seulo, 2017-07-27